
Si le boxeur est un homme seul sur le ring, il va rarement seul au combat. Autour de lui, au fil des années, se forme petit à petit un « entourage », ensemble souvent hétéroclite d’individus plus ou moins liés à la boxe, plus ou moins liés au boxeur.
L’entourage peut se définir comme une série de cercles concentriques dont le pratiquant est le centre de gravité - une sorte de soleil autour duquel gravitent des planètes plus ou moins proches qui subissent sa force d’attraction et profite de sa lumière, de sa chaleur - bref, de son énergie.
Le premier cercle est constitué de ceux qui forment le « noyau dur » des hommes de coin, entraîneur ou manager. Ils sont associés directement à la progression du champion et en portent une grande part de responsabilité (programme sportif pour l’entraîneur, organisation de la carrière pour le manager). Ce cercle est le seul autorisé à monter sur le ring (du moins durant les pauses).
Le second cercle est généralement constitué des autres membres du club du boxeur. C’est un cercle un peu particulier dans la mesure où il est constitué d’individus pratiquant eux-mêmes la boxe. C’est donc un cercle supposé compétent, même s’il n’a pas l’expérience du premier cercle. Entre le boxeur et les membres de son club se crée un lien de familiarité, de clan. Mais familiarité n’est pas amitié. Chaque individu qui compose ce cercle peut lui-même former le centre d’un autre cercle, lorsque c’est son tour de monter sur le ring. En fait, le club comprend souvent une ou deux « vedettes » qui se retrouvent plus entourées que les autres membres - question de qualités sportives mais aussi d’aura personnelle.
Le troisième cercle est constitué des « amis » (vrais ou supposés tels). Les individus de ce cercle font eux-mêmes de la boxe, ou en ont fait, ou n’en font pas du tout, mais sont attachés à la boxe ou au boxeur lui-même. Ce cercle, à la différence des deux premiers, s’élargit à mesure que la notoriété du pratiquant augmente.
Plus il s’élargit, plus il inclut des individus divers et variés dont l’amitié affichée est parfois éphémère et qui cherchent le plus souvent, en collant aux basques du boxeur, à accaparer une partie de sa notoriété. C’est de ce cercle-là que le boxeur se coupe lorsqu’il doit se concentrer dans les quelques jours qui précèdent une compétition importante. Car ceux qui le composent n’ont pas toujours de très grandes compétences en matière sportive, mais croient en avoir. Ils sont souvent passionnés, parfois intéressés, si bien que leur fréquentation avant le moment décisif peut « embrouiller la tête » du champion. Un seul conseil, même pas très judicieux, vaut mieux que dix...
Gérer son entourage est de la responsabilité du boxeur (responsabilité partageable avec l’entraîneur et le manager). Car le boxeur peut lui-même être « flatté » par la présence, dans son entourage, de certains individus (journalistes, artistes, gens riches et célèbres) qu’il gratifie de ses largesses, pensant ainsi « prendre une revanche sur le destin »... Revanche souvent illusoire et éphémère...