On est parfois surpris que les adversaires résistent aux coups qu’ils se donnent, car un seul de ces coups enverrait n’importe qui à l’hôpital pour quelques mois. Avons-nous affaire à des surhommes ?
En fait, l’efficacité d’un coup est accrue s’il surprend. Le pratiquant sait qu’il va recevoir des coups et il s’y prépare physiquement et mentalement. Toute lutte provoque une « contraction » physique et psychologique qui réduit la sensibilité. D’où l’importance de la vigilance et de l’anticipation pour éviter d’être surpris, et celle, pour l’adversaire, de la feinte et du mensonge pour créer un effet de surprise.
A cela s’ajoute la capacité du pratiquant à encaisser les coups. Cette capacité est très personnelle, mais elle s’appuie aussi sur le développement, grâce à la musculation, d’un certain « blindage ». Un coup au visage est d’autant plus dangereux qu’il met en mouvement la tête (Voir Knock-Out). La musculation du cou, qui assure la stabilité de la tête, est donc primordiale.
Il faut ajouter que la sensation de douleur (Voir cet article) peut être modulée en fonction de données psychologiques. Cependant, il est évident que le pratiquant souffre, mais son seuil de souffrance est plus élevé que celui d’un homme « normal », non préparé. Par ailleurs, il est connu que certains individus sont plus « durs » que d’autres.
L’échauffement qui précède le combat prépare aussi le corps à recevoir des coups avec de moindres conséquences pour l’organisme. Toute la préparation dans le vestiaire permet au boxeur de monter sur le ring dans un état proche de la transe qui provoque une insensibilisation et décuple l’énergie et la capacité de résistance (Voir Conscience).
On constate cependant que certains boxeurs (peut-être tous...) sont des êtres hypersensibles, « à fleur de peau », réagissant très vite aux attaques extérieures. Le blindage physique est peut-être destiné à compenser cette hypersensibilité. À moins que ce ne soit l’inverse : une certaine dureté naturelle sur le plan physique s’accompagnerait inévitablement d’une grande sensibilité morale, comme si ce qui était bloqué d’un côté cherchait à s’exprimer d’un autre...