
Sport de combat d’origine française où deux adversaires de même catégorie de poids se frappent à coups de pied et de poing.
Principe
La boxe française-Savate se pratique dans un esprit d’assaut semblable à celui de l’escrime. Cependant les coups sont réellement portés en compétition. Les combats se déroulent sur un ring, selon des règles proches de celles de la boxe anglaise pour le déroulement général du combat (reprises, pauses, arbitres, juges, catégories, etc.).
Technique
Les coups de pieds sont ceux de la Savate : chassés, fouettés, revers fouettés, revers balancés, revers groupés, coups tournants (retournés), coups de pieds bas et coups de pieds croisés (chassés ou fouettés). Ils sont autorisés à la figure, au buste et aux jambes. On parle ainsi de « chassé figure », de « fouetté bas » ou de « coup médian », etc...
Les coups de poing sont empruntés à la boxe anglaise (direct, crochet, uppercut et swing) et ne peuvent être portés qu’au-dessus de la ceinture.
Tenue
Le tireur (nom donné au pratiquant de la BF) porte une tenue intégrale ou en deux parties (pantalon et tee-shirt) qui recouvre les jambes et le buste mais découvre les bras. En savate pro, il porte seulement un pantalon et est torse nu (avec brassière pour les femmes).
Historique
Au milieu du XVIIIè siècle, la France connaît deux techniques de coups de pied : le chausson, très à l’honneur dans le milieu de la pègre marseillaise, et la savate qui se pratique dans le nord. Alors que, dans le chausson, seuls les pieds sont utilisés, en savate, il est possible de frapper avec les pieds et les mains ouvertes (mains plates). La savate est surtout utilisée par les voyous parisiens, dont un certain Michel « Chasseux », qui fixe les premières règles de ce sport et ouvre une salle vers 1820 dans le faubourg de La Courtille.
Vers 1830, Michel Lecour, après une cuisante défaite contre un boxeur "anglais", étudie de près les techniques de la boxe anglaise et, de retour en France, les associe aux coups de pieds de la savate et du chausson. Il ouvre une salle à Paris où se précipitent les célébrités de l’époque (Alexandre Dumas, Théophile Gautier, etc.) et l’Aristocratie (laquelle a toujours fait bon ménage avec les voyous...). Mais le véritable « père » de la boxe française est Joseph Charlemont (né en 1839) qui s’initie en 1860 à ce sport et publie le premier livre technique en 1877. Il enseigne sa méthode notamment à son fils, Charles, lequel remporte, en 1899, le « match-culte de la BF » contre un boxeur "anglais", Jerry Driscoll.
La boxe française connaît un grand succès au début du siècle. Elle est enseignée dans l’armée, les écoles et les sociétés sportives. Georges Carpentier lui-même (qui deviendra champion d’Europe de boxe anglaise) commence sa carrière en 1907 par la BF. Mais très vite, face aux combats professionnels de boxe anglaise, la boxe française, avec son esprit amateur, est délaissée. La guerre de 14-18 lui porte un coup d’arrêt avec la disparition des professeurs et de nombreux pratiquants. Entre les deux guerres, elle ne parvient pas à résister à la vague déferlante de la boxe anglaise. En 1940, elle ne compte que 500 pratiquants. Après la Libération, le Comte Pierre Baruzy tente de lui redonner vie.
Mais c’est à partir de 1965 qu’elle renaît réellement, avec la création d’un Comité National de la Boxe française. Le Comité s’associe à la Fédération Française de Judo qui lui apporte le soutien de ses structures. En 1972 est créée la Fédération Française de Boxe Française-Savate et Disciplines assimilées, puis, le 23 mars 1985, la Fédération Internationale de Boxe Française-Savate, qui regroupe onze pays.
Ce renouveau et cette internationalisation de la « BF » coïncide bien sûr avec l’engouement pour les autres disciplines pieds-poings. Les responsables de ce sport ont le souci d’offrir aux pratiquants des compétitions de même envergure que celles qui se développent dans les autres sports.
Caractéristiques
La boxe française-Savate est un sport uniquement amateur attaché à un certain académisme. Elle se veut principe éducatif, dans l’esprit qui a longtemps imprégné la pratique sportive en France. D’où sa politique dynamique d’implantation dans les structures scolaires. Malgré quelques tentatives à travers l’organisation de compétitions internationales, elle éprouve des difficultés à évoluer vers la conception moderne du sport (spectacle, apports financiers, médiatisation).
Afin de concurrencer davantage les autres boxes pieds-poings, notamment le kick-boxing dont elle est très proche, la boxe française-savate a développé un type de compétition, la savate pro (Voir cet article), réservée à l’élite, qui dispose de ses propres règles.
Des quatre disciplines pieds-poings elle est de loin la plus structurée. Elle bénéfice de l’agrément et de la délégation des pouvoirs publics (Voir Fédérations).
Elle est la plus exigeante sur le plan technique. Elle se caractérise par une plus grande décomposition des coups de pied. La jambe est le plus souvent armée (position "groupé-fouetté" : le genou est d’abord levé puis la jambe se déplie), alors que dans les autres disciplines les coups sont davantage « jetés », exploitant l’élan pour accroître l’efficacité des coups. Le strict respect des « règles de l’art » constitue une condition essentielle en compétition pour obtenir une décision favorable des juges.