Après l’adversaire, c’est souvent le pire ennemi du combattant... Il est rare qu’une mère soit très enthousiasmée de voir son fils aller gaillardement au combat. C’est ainsi, et, après tout, cette « tension » est bienvenue, car elle est un excellent moyen de le convaincre de ne pas trop recevoir de coups (dans le cas où il ne s’en serait pas convaincu lui-même).
En rentrant du combat le soir, il est vivement conseillé de passer par la salle de bain avant de se présenter devant la mère. Là, un examen attentif des éventuels "dégâts" est impératif. Une petite cicatrice passera assez bien (chacun est libre après tout de heurter un lampadaire, le chambranle d’une porte ou un voisin trop pressé). En revanche, en cas de coquard, les choses sont plus compliquées. Inutile de nier que la chose a été attrapée en combat, car ce serait alors passer pour un bagarreur de rue. Il vaut mieux, pour le soir, fouiller dans la trousse de maquillage de la sœur... ou même de la mère !
Le plus périlleux, c’est le réveil le lendemain du combat. Il est conseillé de rester sous sa couette le plus longtemps possible, en attendant que le visage se dégonfle un peu... Heureusement, la plupart des compétitions ont lieu le vendredi ou le samedi, veille de jours non travaillés.
Si la mère répète tous les jours qu’elle préférerait que son fils fasse du tennis ou du golf comme tout le monde, il ne faut pas la croire. Sauf exception, toute mère est naturellement inquiète. La pratique d’un autre sport ne risque pas de la changer et elle trouvera toujours matière à s’alarmer, quelle que soit la discipline. On peut toujours lui fournir des statistiques sur les risques de la boxe (Voir Danger). On peut toujours lui faire croire que la boxe pieds-poings, ce n’est après tout que du karaté avec des gants qui empêchent de se faire mal... Mais rien n’y fera.
Inutile donc de perdre son temps. Inutile de lui faire comprendre aussi que la boxe pieds-poings est plus qu’une pratique sportive, que c’est un art de vivre, une façon d’être, une manière de se connaître, d’acquérir une certaine confiance en soi, un mode d’insertion sociale même... tout cela est peine perdue. On ne refait pas sa mère (c’est d’ailleurs elle-même qui le dit...).