Les coups portés de façon répétitive sur un adversaire (ou sur un sac de frappe) nous ramènent à une pratique essentielle de l’homme : le martèlement, que l’on retrouve dans l’usage de percussions en musique (tam-tam primitif et instruments modernes) ou dans le footing (martèlement du sol à chaque foulée). Cette pratique est censée symboliquement répéter l’acte de création initiale du monde.
En frappant le sol avec ses pieds ou un sac de frappe avec ses poings, on attire à soi certains éléments enfouis dans la terre (les énergies). On appelle ces éléments à se manifester, à apparaître. La répétition des coups frappés provoque ainsi une sorte de transe. Le claquement des mains au moment des applaudissements relève du même principe. On cherche à attirer les forces bénéfiques de la nature. Les spectateurs accompagnent d’ailleurs parfois les applaudissements de coups de pieds frappés sur les gradins. Dans toutes les cultures, le martellement est une pratique positive. Il traduit également la condition des hommes (amenés à combattre) par rapport à la condition céleste (le monde dansant). Voir Ring.
Il s’agit donc d’atteindre un rythme qui, avec les moyens humains (les coups frappés), rapprochent de la dimension céleste. Les coups synchronisent par ailleurs les trois aspects de l’homme : le corps (battement du cœur), l’esprit (vibration cérébrale) et l’âme (musique céleste).