
Tout karatéka sait que le berceau de son sport se situe dans une île du sud du Japon, l’île d’Okinawa. C’est en effet sur cette île qu’au XVIè siècle, les habitants commencèrent à développer en secret des techniques de combat à mains nues (karaté vient de Kara qui veut dire mains et de Te qui veut dire vides) pour résister à leurs occupants Chinois qui leur avaient interdit de porter des armes.
Mais l’origine du karaté semble remonter très loin dans le temps, en Chine, dans le « Monastère de la jeune forêt » (Shaolin) (Voir Arts martiaux). Les habitants de l’île d’Okinawa connaissaient les techniques mises au point par les moines de ce monastère. Mais ils connaissaient aussi les techniques du Kempô, une boxe chinoise qui permettait de vaincre l’adversaire sans avoir de contact rapproché avec lui, ce qui était indispensable pour combattre des ennemis qui avaient le droit, eux, de porter des armes...
Pour résister à leurs occupants, les paysans de l’île d’Okinawa conjuguèrent donc différentes techniques (y compris l’utilisation comme armes d’instruments agricoles, tels le Nunchaku cher à Bruce Lee).
En 1868, l’île devint province japonaise et la paix s’installa. Ce qu’on appelait alors l’Okinawa-Te fut enseigné au Japon où s’élabora peu à peu le Karaté que l’on connaît, sous l’impulsion de Funakoshi Yoshitaka, considéré comme le père fondateur du karate-dô.
Le fils d’Yoshitaka le débarrassa de son esprit « guerrier » pour remettre en valeur les principes de base et en faire une « Voie » du développement spirituel. Ainsi, les coups ne furent plus portés, mais simplement esquissés, comme l’étaient déjà les techniques du judo. Mais alors que le judo jouait sur le corps à corps, le karaté développait sa spécificité de « combat à distance », l’idée étant de concentrer toute son énergie sur un coup (un seul) - de main, d’avant-bras, de genou ou de pied - qui venait frapper mortellement un des points vitaux du corps de l’ennemi (pointe du menton, fontanelles, tempes, carotides, plexus solaire, foie, etc...).
Lors de la Seconde guerre mondiale, les militaires Américains, qui occupaient le Japon, interdirent la pratique de tous les sports de combat. Tous... sauf le karaté, auquel ils s’initièrent pour améliorer leurs propres techniques de « close combat ». Il fut ainsi introduit aux Etats-Unis et se développa en Europe. Henri Plée l’importa en France dès 1955. Mais ce sont surtout les films de Bruce Lee et ceux dits « de karaté » fabriqués à Hong-Kong qui ont assuré son succès auprès des jeunes dans les années 70. [1]