Désigne un état de conscience inhabituelle. On a tendance à utiliser ce terme pour désigner une anxiété ou une colère (« Il m’énerve tellement, qu’à chaque fois que je le vois, il me met en transe »). On l’utilise aussi à propos des médiums au moment où un esprit est censé se manifester en eux (transe médiumnique). La transe correspond en fait à une modification de l’état de conscience. L’individu ne s’appartient plus tout à fait. À qui appartient-il alors ? Il est sous le joug de la colère ou d’un esprit, selon les cas que nous venons d’évoquer.
Dans ces cas, la transe est provoquée par un élément indépendant de la volonté, un élément extérieur ou intérieur. Mais cet état peut être provoqué volontairement, notamment par le martèlement. Dans une boîte de nuit, les danseurs « s’oublient » à mesure que les percussions de la musique frappent leurs oreilles, retrouvant ainsi les rites des tribus primitives (le Vaudou, par exemple). La frappe répétée de coups peut provoquer une transe. Le cerveau est très sensible aux rythmes, et dès qu’il perçoit des chocs (physiques, auditifs ou visuels) répétés, le rapport qui lie la conscience au monde est modifié.
Souvent les combattants recherchent cette transe avant de monter sur le ring pour se décaler légèrement de la réalité et se préparer à vivre une situation exceptionnelle. La transe a en outre le pouvoir de désensibiliser le corps, un peu comme l’alcool. L’usage de certains produits camphrés pour masser le corps accentue encore l’impression d’ivresse.
C’est grâce à cette transe que s’effectue la transition, dans les vestiaires (Voir cet article) entre l’homme quotidien et le guerrier. La transe s’accroît encore quand le combattant pénètre dans la salle et qu’il entend les applaudissements du public et qu’une musique très rythmée est diffusée à une puissance maximale...